dimanche 13 novembre 2016

Émigration et réconciliation internationale
Emigración y reconciliación internacional (por debajo)
Ils quittent leur terre et leur vie chargée de souvenirs et d’affections. Souvent contraints ou forcés, la peur au ventre, le cœur déchiré, ils fuient la guerre, les invasions, une famine, une sécheresse. Ils quittent les leurs et abandonnent tout sans savoir si un jour ils reviendront, animés par un espoir fou et la rage de survivre.
Mais pour ces désespérés, après l’horreur vient le cauchemar. Ils sont maintenant de "nulle part". Ils sont "de trop" et dérangent l’Europe conquérante qui a mal vieillie et admet difficilement qu’elle n’est pas étrangère à la tragédie.
Après les stigmates de la colonisation, l’Afrique est maintenant un champ d’expériences et de commerce d’armes aux profits juteux. Si la terre ne produit rien ou n’est pas un lieu "éco-militaro stratégique", ses habitants ne sont définitivement "plus rien" ; pas de chance pour eux d’être né là-bas ! Si dans le sol on découvre des richesses jusqu’alors insoupçonnées (comme le coltan en République démocratique du Congo par exemple), alors les commerciaux "bienveillants" réapparaissent, soudoient leurs domestiques de toujours et exploitent maintenant le sous-sol après avoir exploité ceux qui vivaient à la surface, créant, au milieu du chaos, des oasis lucratives bien protégés.
Si l’on regarde Haïti, à 8.000 kilomètres de l’Afrique, les descendants de leurs aïeux immigrés par la force, ont été récemment touchés par un ouragan. On y a enterré plus de 1.000 êtres humains, mais l’on ne dit pas que comme lors du tremblement de terre de 2010, on aurait pu diminuer une grande partie du nombre de victimes grâce à la technologie connue de tous les pays. Il y a bien longtemps que l’île est laissée à l’abandon mais il n’en fut pas toujours ainsi : 100.000 indiens vivaient à Haïti lorsque l’île fut découverte en 1492. En quelques décennies ils furent quasiment tous exterminés. Il manqua alors de bras pour exploiter l’or, le bois, le café, le coton et le cacao, en abondance sur l’île. Entre 1750 et 1790, les espagnols, puis les français, arrachent alors de leur terre 16 millions d’africains et les amènent de force par bateaux à Haïti pour les faire travailler comme esclaves. Beaucoup d’entre eux meurent durant la traversée (l’histoire se répète). La violence, les maladies infectieuses, les maltraitances et les guerres successives, firent le reste. Il n’en reste que 400.000 sur les 16 millions lorsque Haïti obtint son indépendance en 1804. Ensuite et depuis, le pays est la proie des guerres, des dictatures et coups d’Etat successifs, entrecoupés de catastrophes naturelles.
Décidément, les anciennes colonies ont du mal à se relever. Comment les pays d’Europe peuvent-ils rendre leur butin et réparer leurs atrocités ?
Il est encore permis de rêver.
Imaginons que l’on assiste à un élan fantastique de générosité ; que des êtres humains conscients décident de prendre en main le destin de la planète, écartant ceux qui ne pensent et n’agissent que pour eux.
Imaginons que de partout, du monde "développé", des femmes et des hommes décident de faire le chemin inverse de celui emprunté par les émigrés et réfugiés et qu’ils se rendent en masse dans tous ces pays détruits pour y créer l’avenir, de façon désintéressée ; pour y construire des écoles, des logements, des routes, des hôpitaux, des industries, avec leur enthousiasme et leur savoir-faire, défiant l’histoire.
Imaginons que des organismes internationaux, des entreprises et des Etats, s’ajoutent à ce mouvement de réhabilitation et décident d’appuyer cette vague d’espoir et d’aider les volontaires en continuant par exemple à payer le chômage d’ici pour aller aider là-bas, en finançant des experts de tous les corps de métier pour aller y enseigner leur savoir, en mobilisant les soldats pour les mettre maintenant au service de la vie et non plus de la mort, en incitant les retraités encore vaillants à s’y rendre pour y transmettre leur expérience, en offrant la logistique et des moyens pour construire, de façon absolument désintéressée, pas pour investir, pas pour faire du profit, mais pour relever les pays "appauvris". Gageons qu’en définitive tous y gagneraient : l’Europe reprendrait son souffle et sa dignité et le peuple d’Afrique sortirait de l’asphyxie.
Imaginons aussi que ceux qui, venus en chaloupe de misère, retournent dans leur pays où ils peuvent maintenant aspirer à une vie décente ; qu’ils commencent à nouveau à espérer sur leur sol natal, qu’ils retrouvent leurs frères et prennent maintenant en mains leur bien, leur terre, leur pays, leur continent, aidés par ces êtres humains venus d’ailleurs, non pas pour "prendre" ni pour dicter un modèle de société ou inculquer leurs croyances, mais pour produire une grande réconciliation et réhabilitation historique.

Imaginons que l’on décide de mettre le cap ensemble vers une nation humaine universelle, faite de réconciliation, d’équité, de solidarité, d’humanité, de paix et d’avenir. Cette nation humaine universelle n’est envisageable que si tous les peuples, toutes les cultures, se dirigent vers un même plan d’égalité humaine, car comme le disait le père Jean-Bertrand Aristide, élu président d’Haïti fin 1990 et renversé par les militaires en 1991 : "Tout moun sé moun", "Un homme est un homme".

     Dejan su tierra y su vida llena de recuerdos y afectos. A menudo, obligados o forzados, con el miedo en el vientre, el corazón desgarrado, huyen de la guerra, de las invasiones, del hambre, de la sequía. Dejan sus seres queridos y abandonan todo sin saber si algún día van a regresar, animados por una loca esperanza y la rabia por sobrevivir.
Pero para aquellos desesperados, después del horror viene la pesadilla. Ahora son de "ninguna parte", están "de más" y perturban a la Europa conquistadora que está envejeciendo mal y admite con dificultad que no es ajena a la tragedia.
Después de las cicatrices de la colonización, África es ahora un campo de experiencias y de comercio de armas con jugosas ganancias. Si la tierra no produce nada o no es un lugar "geoestratégico militar", su gente no vale definitivamente "nada"; ¡mala suerte para ellos nacer allí! Si en su suelo se descubren riquezas insospechadas (como el coltán en la República Democrática del Congo, por ejemplo), entonces los comerciales "bondadosos" reaparecen, sobornan a los servidores de siempre y ahora explotan el subsuelo después de haber explotado las personas que vivían en la superficie, creando, en medio del caos, oasis lucrativos bien protegidos.
Si miramos hacia Haití, a 8.000 kilómetros de distancia de África, los descendientes de aquellos ​​inmigrantes por la fuerza, se han visto recientemente afectados por un huracán. Se han enterrado más de 1.000 seres humanos, pero no se dice que, como pasó en el terremoto del 2010, se podría haber reducido gran número de víctimas gracias a la tecnología conocida por todos los países. Hace tiempo que la isla esta descuidada, pero no siempre fue así: 100.000 indios vivían en Haití cuando la isla fue descubierta en 1492. En unas pocas décadas casi todos fueron exterminados. Faltaron entonces brazos para explotar el oro, la madera, el café, el algodón y el cacao, abundantes en la isla. Entre 1750 y 1790, los españoles y luego los franceses, sacaron de sus tierras 16 millones de africanos, los llevaron por la fuerza en barcos hasta Haití para hacerles trabajar como esclavos. Muchos de ellos murieron durante la travesía (la historia se repite). La violencia, las enfermedades infecciosas, el abuso y las guerras sucesivas, hicieron el resto. El hecho es que solo quedaron 400.000 de los 16 millones cuando Haití logró su independencia en 1804. A continuación, y desde entonces, el país estuvo envuelto en guerras, dictaduras y golpes de Estado, intercalados con desastres naturales.
Sin duda, las antiguas colonias tienen dificultad para levantarse. ¿Cómo pueden los países de Europa devolver su botín y reparar sus atrocidades?
Todavía es posible soñar.
Imaginemos que estamos en presencia de una gran muestra de generosidad en la cual seres humanos conscientes deciden tomar en sus manos el destino del planeta, descartando aquellos que piensan y actúan sólo para ellos.
Imaginemos que, de todas partes, del mundo "desarrollado", mujeres y hombres deciden tomar el camino opuesto al que hicieron los emigrantes y refugiados, y van en masa a todos estos países destruidos para crear el futuro, de forma completamente desinteresada; para construir escuelas, casas, carreteras, hospitales, industrias, con su entusiasmo y experiencias, desafiando la historia.
Imaginemos que organizaciones internacionales, empresas y Estados, se agregan a este movimiento de rehabilitación y deciden apoyar esta ola de esperanza y ayudar a los voluntarios, por ejemplo pagando el desempleo de aquí para ayudar allí, financiando a expertos de todos los oficios para ir allá a enseñar lo que saben, movilizando militares al servicio de la vida y no más de la muerte, incitando a los jubilados todavía validos a ir allí para transmitir sus experiencias, ofreciendo la logística y los recursos para construir, de manera absolutamente desinteresada, no para invertir, no para lucrarse, sino para levantar a los países "empobrecidos". Apostamos que al final todo el mundo ganaría: Europa recuperaría la respiración y su dignidad y la población de África saldría de la asfixia.
Imaginemos también que los que han venido en barcos de miseria, regresan a sus países donde ahora pueden aspirar a una vida digna; poner esperanza de nuevo en su tierra natal, encontrase con sus hermanos y encargarse de sus bienes, de sus tierras, de su país, de su continente, con la ayuda de estos seres humanos que vinieron de otros lugares, no para “tomar” ni dictar un modelo de sociedad o inculcar sus creencias, sino para producir una gran reconciliación y rehabilitación histórica.
Imaginemos que se decide ir juntos hacia una nación humana universal, hecha de reconciliación, de equidad, de solidaridad, de humanidad, de paz y de futuro. Esta nación humana universal sólo es posible si todos los pueblos, todas las culturas, van hacia un mismo plan de igualdad humana, porque como decía el padre Jean-Bertrand Aristide, que fue elegido presidente de Haití a finales de 1990 y derrocado por los militares en 1991: "Tout moun sé moun", "Un hombre es un hombre".


Dejan su tierra y su vida llena de recuerdos y afectos. A menudo, obligados o forzados, con el miedo en el vientre, el corazón desgarrado, huyen de la guerra, de las invasiones, del hambre, de la sequía. Dejan sus seres queridos y abandonan todo sin saber si algún día van a regresar, animados por una loca esperanza y la rabia por sobrevivir.
Pero para aquellos desesperados, después del horror viene la pesadilla. Ahora son de "ninguna parte", están "de más" y perturban a la Europa conquistadora que está envejeciendo mal y admite con dificultad que no es ajena a la tragedia.
Después de las cicatrices de la colonización, África es ahora un campo de experiencias y de comercio de armas con jugosas ganancias. Si la tierra no produce nada o no es un lugar "geoestratégico militar", su gente no vale definitivamente "nada"; ¡mala suerte para ellos nacer allí! Si en su suelo se descubren riquezas insospechadas (como el coltán en la República Democrática del Congo, por ejemplo), entonces los comerciales "bondadosos" reaparecen, sobornan a los servidores de siempre y ahora explotan el subsuelo después de haber explotado las personas que vivían en la superficie, creando, en medio del caos, oasis lucrativos bien protegidos.
Si miramos hacia Haití, a 8.000 kilómetros de distancia de África, los descendientes de aquellos ​​inmigrantes por la fuerza, se han visto recientemente afectados por un huracán. Se han enterrado más de 1.000 seres humanos, pero no se dice que, como pasó en el terremoto del 2010, se podría haber reducido gran número de víctimas gracias a la tecnología conocida por todos los países. Hace tiempo que la isla esta descuidada, pero no siempre fue así: 100.000 indios vivían en Haití cuando la isla fue descubierta en 1492. En unas pocas décadas casi todos fueron exterminados. Faltaron entonces brazos para explotar el oro, la madera, el café, el algodón y el cacao, abundantes en la isla. Entre 1750 y 1790, los españoles y luego los franceses, sacaron de sus tierras 16 millones de africanos, los llevaron por la fuerza en barcos hasta Haití para hacerles trabajar como esclavos. Muchos de ellos murieron durante la travesía (la historia se repite). La violencia, las enfermedades infecciosas, el abuso y las guerras sucesivas, hicieron el resto. El hecho es que solo quedaron 400.000 de los 16 millones cuando Haití logró su independencia en 1804. A continuación, y desde entonces, el país estuvo envuelto en guerras, dictaduras y golpes de Estado, intercalados con desastres naturales.
Sin duda, las antiguas colonias tienen dificultad para levantarse. ¿Cómo pueden los países de Europa devolver su botín y reparar sus atrocidades?
Todavía es posible soñar.
Imaginemos que estamos en presencia de una gran muestra de generosidad en la cual seres humanos conscientes deciden tomar en sus manos el destino del planeta, descartando aquellos que piensan y actúan sólo para ellos.
Imaginemos que, de todas partes, del mundo "desarrollado", mujeres y hombres deciden tomar el camino opuesto al que hicieron los emigrantes y refugiados, y van en masa a todos estos países destruidos para crear el futuro, de forma completamente desinteresada; para construir escuelas, casas, carreteras, hospitales, industrias, con su entusiasmo y experiencias, desafiando la historia.
Imaginemos que organizaciones internacionales, empresas y Estados, se agregan a este movimiento de rehabilitación y deciden apoyar esta ola de esperanza y ayudar a los voluntarios, por ejemplo pagando el desempleo de aquí para ayudar allí, financiando a expertos de todos los oficios para ir allá a enseñar lo que saben, movilizando militares al servicio de la vida y no más de la muerte, incitando a los jubilados todavía validos a ir allí para transmitir sus experiencias, ofreciendo la logística y los recursos para construir, de manera absolutamente desinteresada, no para invertir, no para lucrarse, sino para levantar a los países "empobrecidos". Apostamos que al final todo el mundo ganaría: Europa recuperaría la respiración y su dignidad y la población de África saldría de la asfixia.
Imaginemos también que los que han venido en barcos de miseria, regresan a sus países donde ahora pueden aspirar a una vida digna; poner esperanza de nuevo en su tierra natal, encontrase con sus hermanos y encargarse de sus bienes, de sus tierras, de su país, de su continente, con la ayuda de estos seres humanos que vinieron de otros lugares, no para “tomar” ni dictar un modelo de sociedad o inculcar sus creencias, sino para producir una gran reconciliación y rehabilitación histórica.

Imaginemos que se decide ir juntos hacia una nación humana universal, hecha de reconciliación, de equidad, de solidaridad, de humanidad, de paz y de futuro. Esta nación humana universal sólo es posible si todos los pueblos, todas las culturas, van hacia un mismo plan de igualdad humana, porque como decía el padre Jean-Bertrand Aristide, que fue elegido presidente de Haití a finales de 1990 y derrocado por los militares en 1991: "Tout moun sé moun", "Un hombre es un hombre".
Philippe Moal
12/11/2016, Madrid